80 ans séparent ces deux dessins.
Un vieux croquis retrouvé dans un carnet de mon père m'appelle à revenir sur le même sujet, trouver l'endroit où il s'était assis et saisir la même maison qui a vu passer tant de générations.
Même lieu, mais combien de différences ?
Entre ces deux dessins, fusain ou aquarelle, s'intercalent un dessin, aquarelle et encre de Chine, et un fusain, témoins d'autres saisons de la maison.
Les deux ne sont pas exactement pris du même endroit et le cadre en est plus ou moins serré.
On suit ainsi bien sûr les petits progrès de la maison, la rampe, le balcon, mais l'angle est tel que jamais le porche obscur n'est oublié ni, dans l'ombre, la vieille porte toujours close qui donnait autrefois accès au château.
La porte de lumière qui ouvre sur la maison familiale et la porte obscure gardienne d'un autre temps sont voisines et c'est leur proximité qui nourrit l'imagination. Mes rêveries d'enfant m'amenaient quelquefois à essayer d'apercevoir entre les deux battants quelque chose d'un monde ancien qui me paraissait prêt à s'animer.